— Voce Lillà
Concert
« C’est une cérémonie chantée, aux échos profonds. Les yeux mi-clos brûlés par le soleil, elle chante en italien, un clavier posé sur ses genoux. La nuit est à nos portes, le vent des eaux se charge du sel de vagues qu’on imagine déchaînées. Quelque part, quelqu’un attend quelque chose. Les transitions sont rapides, nous sommes dans une forêt tranquille, une matinée d’hiver, à l’abri des pins sombres. La voix nous dirige. La voix scande, la voix chante, elle s’échappe par moment pour camper ses pieds dans la terre, dans l’humus. Le soleil ne brûle plus, il n’existe plus d’autres sons que le chant et le clavier.
Palpitare del tempo / Sillabe di sangue
Le vent parfois s’invite dans le micro.
Une petite ville, des gentes qui sortent et s’affairent, des gentes qui s’agitent en tous sens, la nuit, profonde. Des lumières électriques de vapeur de sodium, jaunes, chaudes, une petite ville qui s’agite. On y vend des journaux, l’odeur d’une boulangerie, une bouche de métro, c’est bientôt la fin de l’année et nous sommes pressés.
Ses yeux brûlés par le soleil se sont clos, s’ouvrent quand la voix parle et se ferment quand la voix chante. Des percussions peut-être des marimbas.
Une chèvre s’autorise à donner de la voix, la chanteuse lui répond par un sourire puis nous propose une dernière chanson avant de passer à la suite. La chèvre continue de parler, un enfant nous traduit, le public rit.
Cette dernière chanson se fait en duo avec la chèvre. Un coq se met aussi dans la boucle. Les murs de marbre se fissurent, la nature revient autour de nous, le soleil tape de nouveau sur nos caboches et nos épaules. »
→ retrouvez ici l’intégralité du texte de Robin Garnier-Wenisch
— Dans la crèche
Performance
« (…) Chemise blanche et pantalon noir, Radio Hito a quitté le synthé de la veille et s’est armée de patins à roulettes amplifiés. Dans ce décor où ce matin encore Charlotte Beltzung nous contait sa rencontre avec une géante, la musicienne Y.-My Zen Nguyen glisse au travers de l’espace, revenant au profit d’un patinage circulaire vers sa table de mixage pour adapter la sensibilité des micros placés à l’avant de ses rollers. Le bruit des roulettes sur la dalle de béton, habituellement presque imperceptible, se fait omniprésent, inévitable, trituré par une palette d’effets qui rendent les déplacements de la musicienne tantôt tonitruants, tantôt étirés, presque ralentis. On m’a raconté après que Florian, l’oiseau caché derrière ses fougères, avait joué en échos, prenant les sons enregistrés par Zen pour les renvoyer depuis sa tanière, à quelques pas de là. »
→ retrouvez ici l’intégralité du texte de Robin Garnier-Wenisch