Kristallroll

Concert

©Yves de Orestis

« (…) Le duo s’avance, s’installe, et le concert, joué en acoustique, commence.
Des peaux de cuirs sur les caisses / un feu artificiel rouge qui incendie les visages.
Autour de ce campement improvisé, des éclats de percussions, et les visages graves, concentrés du public. La musique se joue en écho, se questionne, se reprend, se répète en crescendo vers de plus en plus de complexité. Le concert pourrait être à ranger dans la catégorie de ces expériences sensorielles difficiles à raconter pour quelqu’un qui n’aurait eu la chance d’y assister : entre le rituel shamanique et la séance spirite. Des objets divers sont saisis et placés sous la trajectoire des baguettes qui les frappent en plein vol : des cymbales, des clochettes, des éléments métalliques divers. Mon attention se porte sur une personne, les cheveux blonds teints du rouge de la lumière, dansant frénétiquement, le corps connecté à la puissante matrice de sons et d’éclats qui explose en plein vol avant de se taire quelques instants, puis, comme en écho, les applaudissements de la foule, désordonnés et chaotiques. »

 retrouvez ici l’intégralité du texte de Robin Garnier-Wenisch

©Yves de Orestis


Blanc/Blanchâtre/Batterie/Nature

performance

©Yves de Orestis

« (…) Dans la prairie du camping numéro 2 où nous avons été conduit·e·s, nous retrouvons le duo Kristallroll qui se sont éloignés l’un de l’autre par rapport à hier soir, physiquement en tous les cas, en se mettant à distance pour éprouver leur sonorités à la mesure du lieu investi. On distingue, depuis les hauteurs, 4 spots fait d’un pied et de cymbales, le duo les fait vibrer, chacun s’employant à se diriger d’un point à un autre en de longues salves qui font penser au bruit que pourrait faire un troupeau d’alpage épileptique. La musique résonne dans le vallon et se déplace. Au centre une batterie les attend, un peu plus haut, proche de nous, des éléments hétéroclites et deux caisses claires camouflées sous des mottes de terre fraîchement remuées. Un des deux membres du duo (tandis que l’autre boucle sur une partition grosse caisse, caisse claire et cymbales) tourne autour de ce point central une enceinte à la main, diffusant un genre de bruit blanc, je demande à Thomas ce qu’il pense que c’est il me répond « soit une machine à coller le goudron sur les routes, soit un avion » en le voyant s’approcher de nous je m’imagine un compteur geiger ou une petite radio.
Ils se rassemblent autour de la batterie éclatée et se mette à jouer dessus avec des bouts de métaux, on dirait des orpailleurs, des plongeurs bourrés incapables de tenir un couvert, ils cassent des branches de bois sur leurs instruments, tordent des câbles, balancent des pelletés de terre, de la flotte, s’agitent de plus en plus entre recherche d’un son et pugilat dans la boue, un des deux s’arrête soudain, l’autre l’imite, ils nous regardent et disent “merci”. Un peu plus tard et pour clôturer le festival nous entendons depuis la route qui part de la forêt pour remonter vers le parking un vacarme terrible : c’est une voiture noire qui grimpe la côte, derrière elle est attachée une batterie qui se déglingue sur le bitume. »

 retrouvez ici l’intégralité du texte de Robin Garnier-Wenisch

©Yves de Orestis