— Je suis ta fm
Performance en continu pendant tout le weekend du festival
« (…) Sur un banc, assise, un haut jaune fluo, chaussettes jaune fluo, lunettes de soleil, fute kaki à rayures, elle parle, elle parle pas, non, elle cause. C’est une parole qui imite la parole de celleux qui parlent comme c’est qu’on parle quand on veut parler aux autres, elle parle radio comme on parle quand on sait plus quoi dire et qu’on est en bagnole et que le silence s’installe et que le silence il faut genre pas trop le laisser s’installer. Faut pas trop laisser le silence parce qu’on nous a dit que le silence c’est autre chose, le silence c’est une intention, c’est une autre manière de causer mais c’est limite causer autrement et sans doute pas compris de la même manière, alors il faut briser le silence, alors on meuble, on meuble audio, on meuble radio. Carla Adra elle, elle attend sur son banc, elle parle, elle parle comme ça, sans s’arrêter en fait, dans son micro, elle parle et tout le monde l’entend sans l’entendre. Elle est la radio elle est Chérie FM, elle chante, elle fait les pubs, elle est Norauto, Zalando, une promo Carrefour, Garou, Zazie.
« 9 jours la vie c’est du velours »
Elle hésite, butte un peu sur les mots.
« Chaque jour dépendance à l’amour ».
« Pyongyang désavoue son espionne ».
On suit sans suivre, on entend sans vraiment comprendre. On finit par se perdre complètement dans ce flot ininterrompu de langage. De temps en temps quelqu’un passe et change de station… »
→ retrouvez ici l’intégralité du texte de Robin Garnier-Wenisch