— Cérémonie de la ribambelle
Premier rendez-vous du dimanche. Ceux qui étaient déjà réunis au petit déjeuner repassent devant les tentes, dont certaines s’ouvrent à temps pour se joindre au cortège.
Alexis Poline est là-bas, protégé de la vue par un pli du terrain, installé sur le léger replat de la prairie. Les genoux au sol, les fesses sur les talons, le plat des mains sur les cuisses, il tient sa position. Elle dure, comme méditante, le temps que tout le public s’installe face au petit pont de bois qui l’attend. Nous sommes plus d’une centaine dans son silence.
En quelques mouvements précis et autant de pas comptés, Alexis Poline a rejoint le petit pont jaune. De nouveau à genoux, face à nous, il entreprend la découpe et le pliage méticuleux d’une longue feuille de papier. Le pont est le support à ce travail. Le procédé est répétitif, concentré, focalisé dans les mains.
La feuille repliée forme maintenant une liasse ramassée, maintenue à plat sous la paume d’une main. Le ciseau est déposé.
Dans un mouvement, le corps du travailleur se redresse, le visage s’adresse au public, les bras s’ouvrent. Devant nous, la ribambelle de papier forme une farandole de petits danseurs.
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