— Un fouleur au labeur
Performance, costume, mûres sauvages, structure en bois et verre, environ 9′, 2018
Un kiffeur sort du champ de sa caméra pour partir en balade et remonter la rivière. Il s’arrête à découvert, le temps d’une démo aux gestes précis et décomposés.
Avec des mûres sauvages ramenées en bouillie dans une sorte de pressoir, il tâche méticuleusement ses chaussures neuves et les chaussettes blanches, trop blanches, portées pour l’occasion. Un jus de mûres se déverse alors lentement dans l’eau en un dessin couleur fruits rouges.
Chaussures tachées et eau teintée, le kiffeur repart, suivant le cours de la rivière.
« C’est mon camarade de première année […] Robi la rob’z, qui m’avait parlé DES KIFFEURS pour la première fois : « Ouais et là le mec il dit : je kifferais trop une odeur de Converse dans une paire de TN. » […] Bien que je n’en ai pas porté depuis la troisième, je me rappelle encore de l’odeur que dégageaient mes Converses couleur jean-délavé, effet vintage. Des effluves de caoutchouc sucré. »
(extrait de Just crush it, Just lick it, mémoire de Tanguy Marzin, Eesab – site de Brest, 2018)
« Le développement de plateformes comme Youtube participe à une démocratisation de fétichismes divers. En ressort les kiffeurs, adorateurs de sneakers. À cette fétichisation de l’objet, s’entremêlent d’autres pratiques comme le crushing qui consiste à écraser sous ses semelles toutes sortes d’objets et d’aliments : de la canette de soda au transistor, de la cerise au melon. Une diversité de mises en scène donnant lieu à des chorégraphies aux allures de rituels aguichants, d’une esthétique déconcertante. » T.Marzin